Þeir steypðu fimm konungum í eina keldu á Mulaþingi . . .
Remarques sur la chute du discours de Þorgnýr lǫgmaðr à l’assemblée d’Upsal (Óláfs saga ins helga, chapitre LXXX)
Abstract
Cet article porte sur la fin du célèbre discours que, selon le récit de Snorri Sturluson, au chapitre LXXX de l’Óláfs saga ins helga (dans la Heimskringla), le magistrat du Tíundaland, Þorgnýr Þorgnýsson, prononça au cours de l’assemblée des Suédois à Upsal, au début de l’année 1018. La phrase Þeir steypðu fimm konungum í eina keldu á Múlaþingi [...] est examinée avec un certain détail, dans une perspective à la fois philologique, narrative et lexicographique. La mention du nombre des rois de Suède qui auraient été suppliciés dans un lointain passé est expliquée à la lumière du contexte de ce chapitre, qui se situe au cœur du récit des relations entre les royaumes de norvège et de Suède au début du XIe siècle. Il est ensuite rappelé que la leçon á Múlaþingi doit constituer une erreur de la part de l’auteur islandais – ou de son scribe – pour une forme telle que *á Moraþingi. Enfin l’attention se porte sur l’acception que doit posséder le mot kelda tel qu’il est utilisé dans cette phrase, et il est montré qu’il doit de préférence être entendu dans l’une de ses acceptions secondaires, c’est-à-dire « fosse (marécageuse), marais, marécage», en accord avec de nombreux emplois qui sont relevés tout particulièrement dans les œuvres islandaises contemporaines de la rédaction de l’Óláfs saga ins helga par Snorri Sturluson. Des conclusions sont ensuite esquissées à grands traits concernant à la fois les institutions politiques de Suède, les peines de mort chez les anciens Germains et l’importance des traditions suédoises que l’auteur a dû recueillir au cours du séjour qu’il fit au Västergötland pendant l’été 1219.